• Les MIB et les mondes parallèles

    par Henri Chaloupek

     

    Voici la traduction d'un cas extrait d'un petit livre tchèque paru en 1995 et intitulé Le Monde Parallèle, dont l'auteur est un de mes amis spécialisé dans "l'énigmatologie": Aleš Hruška.

     

    Événement vécu par une femme de Karlovy Vary
    (ville connue en France avant 1918 sous le nom de Carlsbad)

    Un après-midi de la fin octobre 1966, Mademoiselle J. s'en retournait chez elle, dans son village. Le temps était ensoleillé et chaud. Son chemin la conduisait, par un parcourt d'environ deux kilomètres, sur une route bien droite et dégagée. Sur cette portion de route, on compte dans le passé quelques accidents d'automobiles mortels, assez inexplicables.

    Soudainement, le paysage verdit fortement, comme cela se produit lors d'utilisation de lunettes anti-solaires, et le ciel se déchira devant elle jusqu'au sol. Mademoiselle J. s'efforçait de regarder dans cette déchirure qui s'élargissait continuellement.

    Elle se retrouva dans une belle ville où le soleil se réverbérait sur des toits scintillants, comme dorés, et la voilà marchant dans cette ville qui lui plaisait énormément, se disant qu'elle devait se souvenir de tout cela. En même temps, elle se rendit compte qu'elle était accompagnée de deux hommes en habits noirs. Elle évalue leur âge entre trente et trente-cinq ans.

    Sur une table, à même le trottoir, un homme fabriquait une chose magnifique et Mademoiselle J. s'écria: "C'est splendide, je dois m'en souvenir!". Cependant, c'était la fin de la promenade. Ses accompagnateurs s'entretenaient entre eux qu'ils devaient la tuer. Elle comprit cela télépathiquement, et, prise d'effroi, elle les supplia de la laisser en vie. Finalement, ils décidèrent de seulement lui "effacer la mémoire" et de la remettre sur la route. La terreur devant la mort fit en sorte que l'effacement ne fut que partiel. Se retrouvant sur la route, toute paniquée, elle courut sans se retourner vers sa demeure.

    Aujourd'hui, elle se souvient de son horrible terreur devant la mort et de tout cet incroyable vécu.

    Nous qui pressentons ce qu'à dû vivre Mademoiselle J., aujourd'hui Madame J.V., de Karlovy Vary, nous ne pouvons qu'être envahis par la pensée que les accidents mortels sur cette portion de route rectiligne ne purent se terminer ainsi que parce que, comme Mademoiselle J., ces personnes firent irruption avec leur auto dans ce monde parallèle.

    *****

    Voilà un fait parmi d'autres traités dans ce livre. Faits que beaucoup d'esprits forts et cartésiens à outrance considèrent comme des divagations. On y trouve l'expérience de Philadelphie, l'affaire des masques de plomb de Rio de Janeiro, et d'autres qui sont peu ou pas connues en Occident, comme l'aventure survenue à l'ingénieur Ivanov en 1987. S'y trouvent également des récits d'Amérindiens du nord et du sud, qui furent et sont toujours en relation avec les habitants des mondes parallèles, et également des extraterrestres qui nous visitent en passant par ces mondes (Jean-Pierre Petit ne dit rien d'autre, bien qu'il ait décidé de ne plus rien dire du tout!).

    Aleš Hruška, lui, tient cela de son ami d'université, le Péruvien Dr ès sciences Wilson P. Becerra, qui maîtrise parfaitement le quetchouan, sa langue maternelle. Sentinel News N° 7, page 6, apprend à ses lecteurs que Michaël Hesemann, rédacteur en chef de Magazin 2000, est lui aussi en relation avec ces Amérindiens.

    Le commandant Greslé, lors d'une conférence qu'il donnait à l'Hôtel Hilton le 29 mars 1998, et à laquelle j'assistais, signalait à ses auditeurs, à propos d'apparitions et de disparitions d'OVNI, parfois à ras du sol, que la physique n'avait fait aucun progrès depuis 1927!

    Il y a là matière à réflexion.

    Henri Chaloupek

    Sentinel News est la revue du Groupe Sentinelle, à laquelle collabore l'auteur.
    Groupe Sentinelle
    31, rue de Taissy
    51100 Reims
    France
    http://ovnis.free.fr


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  • Le Daoyin de la Duchesse de Mawangdui
    par Georges Charles

     

     


    La Noble Dame Xin Zhui de Dai reconstituée au Musée de Changsha.

    Une découverte archéologique sans précédent à Mawangdui près de Changsha

    En 1972 lors d'une fouille de sauvegarde*, les archéologues chinois effectuent une découverte extraordinaire.
    (* une faction politique avait voulu creuser un abri souterrain dans le tertre et en atteignant la chambre mortuaire, comme dans toutes les bonnes légendes chinoises et particulièrement "Au Bord de l'Eau", les gaz contenus dans celle-ci s' enflammèrent au contact de l'air et produisirent une torchère qui se vit à plus de 30 km !
    L'incendie provoqué risquait de détruire les tombes et il fut alors décidé de les fouiller, ce qui n'avait jamais été tenté jusqu'ici)

     


    Le tombeau N°1 de Mawandgui avec les 3 cercueils et les chambres
    tels qu'il se présenta aux archéologues lors de la fouille de 1972


    Ce qu'on pensait jusqu'alors être la Tombe du Roi Chevalier, littéralement Ma Wang Dui (Ma = cheval par extension cavalier puis chevalier ; Wang = roi, suzerain, empereur ; Dui = tertre, tumulus, tombeau) est en fait les trois tombes du Marquis de Dai, Premier Ministre du Roi de Chin, de sa femme, Xin Jue, la Duchesse de Dai, et de son fils.
    Les tombes 2 et 3 du Marquis et de son fils étaient en assez mauvais état.
    Par contre la tombe N°1, celle de la Duchesse*, était parfaitement conservée.
    (Il s'agit bien évidemment d'un titre nobiliaire approximatif au ceux utilisés en occident et il n'est donc pas étonnant qu'on retrouve parfois les dénominations de "duchesse", de "marquise", de "Noble Dame". Mais si le Marquis est "Houjue" (Marquis), sa femme est "Gongjue" (Duchesse) jusqu'à la mort de celui-ci puis "Hujue" (Marquise) après la mort de son mari. Son mari étant décédé après elle elle a donc été enterrée, suivant le rite chinois de l'époque, en tant que "Duchesse" !)
    Elle était constituée de diverses chambres de bois et de bois laqué qui s'encastraient parfaitement les unes dans les autres.
    La dernière d'entre elles constituait la chambre funéraire à proprement parler.
    Les archéologues furent stupéfaits de constater qu'elle était parfaitement intacte et que tout ce qu'elle contenait avait été miraculeusement préservé des injures du temps.
    Dans trois cercueils qui s'emboitaient parfaitement et dont le dernier était recouvert d'une bannière en soie reposait la dépouille de Xin Jue, la Marquise de Dai, parfaitement conservée également.


    Les trois cercueils de la Duchesse au Musée de Changsha


    Et la bannière funéraire de Mawangdui

     


    Détail de la Bannière montrant le cheminement de la Duchesse dans l'Au-delà
    Elle est acompagnée de trois servantes tandis que l'Intendant et le Chambelland s'inclinent à son passage.


    Elle avait conservé ses cheveux, ses cils et sa peau était souple.
    Les articulations pouvaient se plier et les archéologues ne manquèrent pas de le constater puisque la scène fut filmée plus tard où ils manoeuvraient ses membres comme le ferait un kinésithérapeute d'un patient.
    Ils parvinrent même à l'asseoir sans provoquer aucun dégât.
    La marquise était vétue de plusieurs robes de soie d'une finesse incroyable, la dernière d'entre elles ne pesant pas plus de trente grammes !
    Suivant l'un des médecins qui avait été convoqué dès l'annonce de la découverte de ce corps qui ne ressemblait nullement à une momie "Elle semblait avoir été inhumée depuis peu".


    La dépouille mortuaire de la Duchesse de Dai


    Du fond de ce tombeau deux mille ans d'histoire vous contemplent !

    Or on estime que cette inhumation eut lieu en 194 avant notre ère, les textes dans ce cas recoupant les constatations scientifiques.
    Le corps flottait dans un liquide qui s'évacua lors de l'ouverture de ce dernier cercueil.
    La découverte par elle même était donc extraordinaire ne serait-ce que par la conservation exceptionnelle du corps de la défunte.
    Une autopsie effectuée ultérieurement et filmée démontra que tous les organes et viscères, y compris le cerveau, avaient été également préservés et étaient en excellent état.
    Cette autopsie démontra que la Duchesse de Dai avait succombé à un étouffement du à l'absorbtion d'une peau de melon d'eau qui avait bloquée son système respiratoire.
    Il fut, dans un premier temps, constaté que pour son âge, estimé à 58 ans, et pour l'époque elle était en bonne condition physique si on excepte une légère arthrite cervicale et un taux de cholestérol plus élevé que la moyenne.
    Sa dentition était également en bon état ainsi que sa chevelure, noire et parfaitement conservée.
    Le compte rendu médical de cette autopsie fut alors publié dans ce sens dans la communauté scientifique chinoise puis mondiale.
    Il s' avérait alors que malgré une charge importante, celle de l'épouse du premier ministre du Roi, ce qui implique une multitude de banquets, de réceptions, elle demeurait donc dans une forme physique qu'auraient pu lui envier de nombreux contemporains !
    Mais cette découverte fut rendue encore plus extraordinaire par l'environnement du cercueil de la Duchesse.
    Il était accompagné de nombreuses pièces mobilières qui, suivant les écrits retrouvés de son Intendant, avaient été choisies par la Duchesse elle-même.
    Ce qu'on nomme plus prosaiquement un testament.
    Et celui-ci avait été respecté à la lettre.
    Les archéologues trouvèrent plus de 3000 objets dont la plupart avaient été inventoriés et répertoriés par l'Intendant de la duchesse sur ses ordres.
    Il y a avait, bien évidemment les trois cercueils de bois laqué et la fameuse bannière qui recouvrait le dernier cercueil.
    Celle-ci était en soie et représentait le voyage de la Duchesse après sa mort jusqu'à son élévation au plus haut niveau, donc au rang d'immortelle.
    Cette bannière très symbolique reprenait les motifs essentiels de la cosmogonie chinoise classique, avec, tout en haut la lune et le soleil et qui représentaient la dualité/complémentarité du Yin/yang mais aussi l'Illumination (Ming).
    Cette bannière symbolisait également la vision énergétique de l'être humain avec ses différentes parties, ou contrées, et les principaux "points de contrôle" utilisés dans les pratiques énergétiques comme le Daoyin.

    Une importante bibliothèque.
    Non loin du triple cercueil se trouvait disposé, dans une chambre, la bibliothèque choisie par la Duchesse et dénotant une grande érudition ou, tout au moins, le souci d'un choix très particulier et très éclectique.
    Cette bibliothèque consistait principalement en rouleaux manuscrits (Boshu).


    Un des rouleaux "Boshu" : une parcelle du Daodejing !


    L'un de ces rouleaux (Daoyin Tu Boshu) présentait la pratique du Daoyin, donc de la "gymnastique" taoïste telle qu'elle était pratiquée au second siècle avant notre ère.
    Une quarantaine de personnages, hommes et femmes de tous âges, y sont représentés dans des postures diverses avec pour bon nombre d'entre-elles un son et un organe ou un viscère correspondant à la pratique concernée.
    Quelques personnages pratiquent avec un bâton long, ce qui atteste que l'Art du Bâton était connu bien avant l'arrivée de Bodhidharma à Shaolin et que cet art était inclu dans les pratiques médicales.

     


    personnage au bâton du rouleau du Daoyintu
    Deux mille ans avant Ling et sa "Gymnastique Suédoise" !


    Il s'agit bien évidement là d'un témoignage essentiel sur ces pratiques que l'on nomme aujourd'hui "Qigong" et qui, alors, faisaient partie intégrante de la médecine classique.
    Celle-ci utilisait donc le principe de prévention il y a plus de 2000 ans.


    Une partie du rouleau du Daoyin Tu ; le Traité du Daoyin (Tao Yin)
    Premier document historiquement daté sur le "Qigong"

    Mais la Duchesse ne s'intéressait pas uniquement à la gymnastique "respiratoire et mécaniste" comme la définissent parfois nos sinologues patentés.
    La liste de tous les ouvrages serait fastidieuse et presque redondante mais parmi les rouleaux il y avait deux versions du Daodejing de Laozi (Tao Te King de Lao Tseu), le fameux "Traité de la Voie et de sa Vertu".
    Qu'on devrait d'ailleurs traduire plus simplement par "Traité de l'Efficacité de la Voie", vertu (De) représentant simplement l'efficience, ce qui rend efficace, l'action et non une quelconque relation à la moralité.
    Comme les plantes médicinales possèdent une vertu particulière à chacune.
    Egalement une version du Yijing ou Yi King (I Tching) le "Traité des Mutations" avec de nombreux commentaires démontrant déjà qui'il ne s'agissait pas d'un simple ouvrage de chiromancie ou de divination mais d'une oeuvre essentielle à la compréhension des phénomènes.
    Egalement plusieurs ouvrages de tendance taoïste dont le Huang Lao et le Yun Kai Jing, un traité très particulier sur les nuages.
    Traité qui évidement n'a pas été traduit puisqu'il n'intéresse personne.
    Que pourraient, en effet, connaître de plus que nous des savants d'il y a deux
    millénaires sur ce sujet particulier qui, pourtant, intéresse le climat ?
    Un traité sur les "Miscellanées du climat et de l'astronomie", un traité sur "l'observation des Cinq Etoiles" et le "Livre de Soie" qui est probablement la première étude raisonnée sur les comètes et qui décrit précisément, illustrations à l'appui, plusieurs d'entre-elles.



    Les comètes du "Livre de Soie" : un répertoire astronomique sans précédent connu

    Un traité concernant la morphopsychologie des chevaux, donc l'étude de leur caractère en fonction de leurs particularités physiques.
    Un traité concernant la topographie de la Chine du Sud et de l'Etat de Shangsha comprenant diverses cartes, divers plans à la fois civils et militaires et ceci dans le procédé très proche de la projection Mercator qui ne sera utilisée en Europe que récemment.
    Un traité de la chambre à coucher décrivant de nombreuses pratiques énergétiques mais dans un contexte très poétique.
    Plusieurs ouvrages médicaux comprenant le "Guide de la palpation des pouls" ; les "Recettes pour 52 maladies" ; un "Codex de pharmacie" décrivant les effets de nombreuses plantes et substances minérales.
    Un "traité de stratégie des Royaumes Combattants" (Zhan Guo Ce) ainsi que plusieurs ouvrages sur les travaux socio-économico-politiques de Gan De et de Shi Shen.
    Et bien évidemment un "Livre des Rites" (Liji) comportant une importante section sur les "Prescriptions Mensuelles" (Yue Ling) dans la version la plus complète connue à ce jour.


    Un autre fragment de traité écrit sur de la soie

    De la théorie à la réalité :
    Mais la Duchesse ne s'est pas contentée de demander à son intendant de présenter des ouvrages.
    Dans une autre chambre étaient regroupés des objets dont 1400 tissus divers, de très nombreux objets laqués, des bronzes, des instruments de musique, dont un Sheng, orgue à bouche à 22 tuyaux, et un orchestre au grand complet composé de 162 figurines de bois peint.

    Une robe se soie pesant moins de trente grammes et qui tient dans un poing fermé

    Un mot de l'intendant précisait que la Duchesse avait souhaité que les plus habiles artisans de la province soient ainsi représentés dans ce qu'il produisaient habituellement.
    Dans une autre chambre, encore était disposé un extraordinaire banquet avec, pour chaque plat le descriptif et des indications concernant les saisons.
    A coté de ce banquet des couffins contenaient des herbes médicinales avec des indications précises.

     


    L'un des couffins du banquet : des cailles en sauce rouge aux cinq parfums


    des boites en laque contenant de la pharmacopée


    Un précieux cofret destiné au Feng Shui

    Un coffret en bois précieux comportait la mention "corne de rhinocéros", lorsqu'il fut ouvert les savants présents constatèrent, c'est dans le rapport de la fouille, que la corne de rhinocéros tant convoitée était une reproduction en bois.
    Avec un mot de l'intendant à la destination de celui qui ouvrirait cette boite : "La Duchesse m'a demandé de remplacer la corne de rhinocéros par une copie en bois car elle trouve inconvenant qu'on tue un aussi noble animal pour soigner des maladies vulgaires".
    Lorsque l'on sait que l'indication de la corne de rhinocéros ne concerne que les troubles de l'érection on comprend alors le petit mot, et probablement, le mépris de la Duchesse teinté d'un certain humour condescendant.
    La Duchesse de Dai s'intéressait à de nombreux sujets et à l'écologie, ou du moins aux sciences de la nature et de sa protection, suivant de par ce fait les règles des "Prescriptions Mensuelles" qui sont bien en avance sur ce qui est appliqué de nos jours dans la protection de l'environnement et ceci particulièrement en Chine !

    Difficile à avaler d'un coup !
    Comme la peau de melon qui était restée dans l'oesophage de la Duchesse tout cet environnement extraordinaire, relaté dans les compte rendus initiaux de la fouille, fut difficile à avaler pour des scientifiques de tendance pour le moins matérialiste.
    D'autant plus que ces mêmes scientifiques avaient du mal à conserver la dépouille de Mao dont le souvenir planait sur Changsha puisqu'il y fut élève !
    Que des lointains ancêtres d'une époque impériale révolue puissent parfaitement conserver un corps parfaitement intact pendant plus de deux mille ans alors que eux mêmes avaient la plus grande difficulté à conserver la momie de Mao, pourtant éviscérée, leur posait quelques problèmes intellectuels.
    Le fait, également, que l'environnement de la Duchesse, extraordinairement riche dans sa diversité ne l'était pas sur un plan strictement pécuniaire posait un autre problème celui-ci idéologique.
    Les découvertes de tombes anciennes s'accompagnaient généralement de richesses monétaires importantes : bijoux, pierres précieuses, or, argent dénotant la cupidité des classes dirigeantes des anciens régimes alors que le peuple vivait dans l'indigence.
    Dans le tombeau de la Duchesse, rien de tel.
    Que des objets magnifiques mais d'une grande simplicité et ayant motivé le travail des artisans, travail reconnu pour sa valeur dépassant de loin une valeur marchande.


    Le trésor de Mawangdui ; le travail des artisans laqueurs de la province !

    Il fut donc difficile de traiter la Duchesse comme on le faisait généralement pour des contemporains tels que le Prince Liu Sheng et la Princesse Dou Wan, en fait les fils et fille d'un paysan parvenu devenu Empereur, fondateur de la Dynastie Han, qui s'étaient fait inhumer dans des cercueils de jade cousu d'or.
    Et dont les corps étaient tombés en poussière après une très longue putréfaction.
    Difficile d'admettre que la Dame Xinzhui (Zin Hui), bien que faisant partie d'une très haute noblesse, avait, malgrè sa charge et sa fonction d'épouse d'un premier ministre, conservé une rectitude exceptionnelle et une élévation d'esprit qui l'honore plus de deux millénaires après son décès.

    Humanisme et Bienveillance
    Il s'agit d'une personne vraisemblablement très humaniste, et plus que cela encore, bienveillante envers ses semblables, qui ne l'étaient pas puisque appartenant pourtant à des classes sociales bien inférieures à la sienne, mais également envers l'environnement, les animaux, la nature et qui tournait son regard vers le cosmos puisque s'intéressant aux étoiles, plusieurs notes de sa main dans l'ouvrage sur l'astronomie en attestent.
    Cette Bienveillance (Ren) ou "humanité" est l'une des clés essentielles du Taoïsme puisque laozi (Lao Tseu) lui même énonce au chapitre XXXVIII (38) du Daodejing (Tao Te King)

     

    Après la perte du Tao (Tao) vient l'Efficience (ou Vertu) (De)
    Après la perte de la Vertu vient la bienveillance (ou "humanité") (Ren)
    Après la perte de la Bienveillance vient la Justice (Yi)
    Après la perte de la Justice vient la Bienséance (politesse) (Li)

    Ce qui est également repris par Zhuangzi (Tchouang Tseu) et dans le Huainanzi (Huai Nan Tseu)
    Déjà Mengzi (Meng Tseu ou Mencius) dans la "Grande Etude" (Daxue ou Ta Hio) explique qu'il ne faut pas se contenter de l'humanité (ou humanisme -sinon parfois humanitaire) envers ses semblables "humains" mais étendre cette "bienveillance" envers les animaux, les plantes, l'environnement.
    Il était déjà remarqué par ce penseur que la notion d'humanité concernant l'humain seul est trop variable puisque celui qui a le pouvoir, et particulièrement qui exerce un pouvoir totalitaire, décide qui est humain, qui l'est moins et qui ne l'est pas.
    Il se doutait donc déjà qu'il pouvait y avoir une différence dans l'humanité, donc dans l'humanisme, entre un jeune Chinois riche et en bonne santé et une vieille Tibétaine malade.
    Et qu'en quelque sorte des SS entre eux étaient des gens fort polis, aimables et serviables, sinon courtois, donc faisant preuve d'humanité.
    Ils ne devenaient inhumains que vis à vis de celles et ceux qui n'était pas tout à fait considérés comme des humains à part entière par les scientifiques de leur bord.
    Il est donc parfois difficile de demander à un scientifique appartenant à un régime totalitaire de considérer l'humanité avec bienveillance.
    La rectitude (Yi ou Zheng Yi) se doit nécessairement d'être accompagnée de cette bienveillance, ce qui est le cas de la Duchesse de Dai mais pas nécessairement des scientifiques qui se sont permis de la disséquer au nom de la science alors qu'il savaient fort bien l'effort incroyable qui avait été consenti pour la conserver dans son intégrité.
    Et rien dans le contexte qui est celui de la Duchesse ne justifie ce crime.
    Donc cette inhumanité exercée au nom de la science qui, alors, peut être jugée comme une science totalitaire.
    Aller à l'encontre de ce que la Chine a de plus élevé dans ce patrimoine culturel et spirituel désormais mondial n'est pas faire preuve de sagesse ni de clairvoyance.
    Mais démontre la brutalité de cette science qui se prétend humaniste mais ne respecte pas la personne humaine dans ce quelle a de plus sacré et de plus élevé.
    Donc qui ne respecte pas la simple bienséance.
    Et qui est donc bien loin du Tao.




     
    LE REPORTAGE SUR LES MOMIES CHINOISES PROPOSE PAR ARTE

     

    Un reportage exceptionnel mais un commentaire "pédagogique" au possible !

    Le jeudi 21 septembre 2006 à 19h00 passait sur ARTE un reportage exceptionnel sur les momies chinoises dans un cadre plus large d'une série sur les momies.
    (Momies de Chine en chair et os - réalisation Steve Talley, ST Thomas Production 2004)
    C'est le sympathique acteur et comédien Michel Creton qui était chargé de la version française.
    Les images étaient réellement extraordinaires et s'attachaient, bien évidemment, à la dépouille de la Duchesse.
    Il fut plusieurs fois remarqué que le terme de momie ne correspondait pas du tout au corps tel qu'il était conservé.
    Les manipulations de celui-ci étaient étonnantes puisque on voyait les articulations se ployer très naturellement et que l'on put même asseoir, sans difficulté, la dépouille.
    Ce qui implique qu'il n'existait pas de rigidité cadavérique.
    Des commentaires furent également effectués sur les cheveux et les dents en excellent état, ce qui est pour le moins étonnant après un séjour de plus de deux mille années dans un cercueil contenant du liquide.
    Plusieurs fois le médecin appuya sur le thorax de la dépouille ce qui provoqua une dépression mais immédiatement le retour du thorax en position initiale.
    La même chose sur un mort aurait provoqué une dépression sans retour ou avec un retour beaucoup plus lent que celui constaté et filmé.
    Les doigts des mains et les orteils comportaient encore des ongles bien visibles.
    On assista, sans la moindre gène, à l'éviscération du corps, donc à la vue du foie, de l'estomac, de l'intestin et même du cerveau qui, en juger à l'image, semblait en excellent état de conservation.
    Le tout sans trop de précautions d'ailleurs.
    Un rappel des circonstances de la fouille fut effectué avec des images d'archives et des images de synthèse fort bien faites et concernant, notamment, l'emboitement des diverses parties de la chambre funéraire et des cercueils.
    Les principaux objets, dont les trois cercueils, la bannière, les laques et les pièces principales du banquet furent également présentés rapidement.
    Pas un mot, ou succinct, sur la bibliothèque.
    La seule question qui semblait se poser est "Comment ont ils réussi à conserver le corps dans cet état ?"
    Et suivaient plusieurs hypothèses hasardeuses et faisant évidement plus ou moins appel au hasard telle la présence de quantités de mercure et d'arsenic dans le sol de Mawangdui.
    Le commentaire, du moins sa traduction, ne parlait d'ailleurs pas de mercure mais de "cinabar" qui est simplement du cinabre.
    Or le cinabre (Dan ou Tan) fut toujours considéré par les Taoïstes comme une matière essentielle à la transmutation.
    Le ventre, par exemple, se nomme "Champ de Cinabre Inférieur" (Xiabu Dantian) dans les pratiques énergétiques.
    Mais visiblement aucun rapport ne fut effectué entre le "cinabar" et ce cinabre là.
    Et il fut évidemment question du fameux liquide que l'on retrouva, par ailleurs, dans une autre tombe filmée et montrée dans ce même reportage.
    Il s'en suivit une explication "scientifique" d'infiltration au travers des multiples parois de la chambre (y compris de l'argile et du charbon de bois !) et du cercueil et une animation virtuelle montrant qu'une simple goutte d'eau avait pu de frayer un chemin.
    Visiblement les scientifiques chinois donnant cette explication tirée par les cheveux n'avaient pas lu les explications et constatations d'autres scientifiques chinois traitant des laques de l'époque Han qui étaient déjà, grâce à leurs mutiples couches (plus de 300 couches dans certaines laques) parfaitement imperméables et plus durables que la majorité des matières plastiques contemporaines
    (cliquer ici pour article sur la laque et les laques).
    Donc l'infiltration au travers de couches contenant à la fois mercure et arsenic et, partant, la conservation du corps de la Duchesse ne serait due qu'au simple hasard.
    Simple hasard dont ne bénéficie pas la dépouille momifiée et éviscérée de Mao qui est en très mauvais état à tel point qu'elle a du être congelée !
    Le hasard comme l'instinct est bien pratique pour expliquer "scientifiquement" ce que les scientifiques ne parviennent pas à expliquer rationnellement.
    Comme une influence venue d'ailleurs et d'autre part et qui a bon dos.
    Mais jusqu'ici rien à reprocher à un documentaire qui se veut à la fois scientifique, didactique et pédagogique, puisqu'une information précisait, lors du générique qu'il pouvait être utilisé avec profit dans les écoles.
    En ce qui concerne le pédagogique j'y ai déjà consacré un édito.
    Cliquer ici.

    Mais il fallait bien qu'il y eut un hic.

    Grâce à quelques images de synthèse bien senties et répétitives à souhait, la Duchesse de Dai, exclue de tout son environnement intellectuel et spirituel attesté par les fouilles elles-mêmes, est considérée comme une grosse radasse uniquement soucieuse de retrouver puis de profiter pleinement, dans l'au-delà chinois, donc aléatoire, les avantages de sa qualité.
    Donc de s'empifrer, de bâfrer et de boire, de se marrer en se faisant taper sur le ventre, sinon dans la rondelle, désolé c'est ce qui est sous-entendu, par ses copines de débauche de la Cour du Premier Ministre du Roi de Chin.
    Pendant bien évidemment que le petit peuple trimait à la construction de son fabuleux mausolée digne, dixit, "d'une vulgaire duchesse".
    Où est la vulgarité ?
    Est-elle dans cette personne qui démontre une culture aussi vaste et éclectique incluant le Yijing, l'art de la guerre, la politique, la médecine, les pratiques de santé, l'écologie, le souci de l'esthétisme, la spiritualité, l'art de vivre ou dans ces scientifiques bornés et leurs collaborateurs dévoués qui ne considèrent que le matériel dans ce qu'il a de plus grossier et de plus bas ?
    Et qui, visiblement, n'ont jamais eu le temps de lire un seul des ouvrages de la Duchesse.
    Ce n'est pas leur faute puisque les études et les démarches sociales qu'ils ont entreprises pour aboutir à la profession qu'ils exercent ne leur ont guère laissé de temps pour ce loisir futile.
    Ils se rattraperont peut-être lorsqu'ils seront à la retraite, mais j'en doute.
    Et Michel Creton, tombé à son insu dans le piège de la crétinisation scientifisée, est plus plaisant en policier à blouson de cuir et à gros révolver sur les chaines dites publiques, comme les filles du même nom, qu'en zélateur de cette science là sur ARTE.
    Lorsque d'autres scientifiques ont imaginé envoyer dans l'espace un message par le biais du radio télescope américain Arecibo le 16 novembre 1974 ou le disque message de la sonde Pioneer 10 à l'intention d'une éventuelle vie extérieure à notre système solaire ou que, plus prosaîquement, des archéologues et des sociologues, donc des scientifiques, aussi, enterrent des poubelles qui serviront à leur lointains descendants pour se faire une idée de notre civilisation actuelle nous savons que c'est un
    "fait-exprès".

     


    Le message de Pioneer 10 envoyé dans la sonde spaciale.
    Il est à noter que les humains ne se reproduisent pas.
    Dès fois que cela donne des idiées aux Martiens.

     


    Le message électronique Arecibo du 16 novembre 1974 à destination de l'infini.

    "Fait-exprès ou simple hasard ?"
    Maintenant lorsqu'il s'agit d'une autre civilisation (y compris que celle de la Chine
    actuelle !) et d'une autre époque, on ne peut imaginer qu'il s'agisse également d'un acte délibéré, donc d'un "fait-exprès".
    Le seul problème est que nos scientifiques espèrent que leurs artefacts seront "inventés" donc découverts par des "gens" évolués et ayant une certains "conscience".
    Ce que devait également espérer la Duchesse en effectuant ce voyage dans le temps et dans dans l'espace dans cet environnement idéal.
    Elle ne devait pas penser aux "extraterrestres" ni aux "infracélestes" mais simplement aux êtres humains du futur.
    A nous.
    Mais elle est tombée sur "eux".
    Les brutes en blouse blanche.
    Trop tard ou trop tôt.
    Comme si la sonde Pioneer tombait aux mains de pithécantropes arriérés.
    Il est possible que les "scientifiques" de l'époque des Han aient eu la faiblesse de croire que leurs lointains descendants pourraient peut-être, avec des moyens appropriés, rendre vie à la Duchesse parfaitement conservée par leurs soins.
    Ils se trompaient comme se trompent souvent les scientifiques.
    Leurs descendants n'étaient pas plus capables qu'eux.
    Et probablement même un peu moins évolués sur un plan spirituel.
    Reste une autre lecture des images.
    Des formidables images.
    Car le reportage est toujours disponible et on peut le commander à ARTE
    Mais dans ce cas là mieux vaut baisser le son et mettre un disque qui aurait plu à la Duchesse.
    Maintenant quand les archéologues pleurent des larmes de crocodile sur l'engloutissement des vestiges antiques par le Lac du Barrage des Trois Gorges il convient peut-être de se dire que ces vestiges seront bien mieux sous l'eau pour des millénaires que dans un laboratoire ou un musée.
    Ils seront là, simplement mais préservés de cette cupidité à visage humain qui se croit évoluée mais qui procède en fait d'une immense suffisance.
    Ceci étant dit et butalement dit, j'en conviens, il faudrait encore pouvoir visionner le reportage chinois initial d'où est issu le document distribué par ARTE et qui a probablement été tronqué.
    Il s'agit, en effet, d'une série anglo-saxonne spécialisée sur les momies et il y a fort à parier que tout ce qui ne les concerne pas directement a donc été coupé au montage.
    De plus, comme souvent, la traduction du chinois en anglais puis au français, et par conséquence une adaptation "grand public", prend peut-être de nombreuses libertés avec le commentaire d'origine.
    C'est ce qu'on appelle actuellement de la pédagogie.
    Et, faute de mieux il faut donc se contenter de ce reportage en son état.
    Et remercier ARTE de l'avoir programmé.
    Ce que nous faisons de bonne grâce.
    Il faut avant tout être bienveillant.

     


    La Bannière funéraire de la Marquise de Dai : un traité de cosmogonie et d'énergétique


    Pour commander le documentaire à Arte

    http://www.vodeo.tv/5-29-884-Momies-de-Chine,-en-chair-et-en-os.html

       



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  • POUR rendre à Moïse ce qui peut lui appartenir dans cette composition, il faut la diviser en deux parties ; l’une, la partie religieuse et législative, contenant les ordonnances de rites et de cérémonies, les préceptes, commandements et prohibitions qui constituent! la loi de Moïse, et que l’on trouve répandus dans lExode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome ; l’autre, la partie purement historique et chronologique qui expose les faits, leur série, la manière dont ils sont arrivés ; et celle-là dont le début est au Ier chapitre de l’Exode, est le travail du grand-prêtre Helqiah, qui en a fait la rédaction d’après les écrits et monuments anciens dont il a pu disposer. Le livre de <personname w:st="on" productid="la Genèse"></personname> la Genèse se trouve ici dans un cas particulier ; car, bien qu’il soit un livre historique, on ne saurait le considérer comme appartenant aux Juifs, ni comme un livre national, puisque son sujet comprend un espace de temps où ce peuple n’existait pas ; où il n’avait point d’archives, et ne pouvait rien conserver.... Or, si depuis Moïse, dans toute la période des juges, les Juifs en corps de nation n’ont point eu ou n’ont point su conserver d’annales ; si avant Moïse, le temps de leur séjour en Égypte, dans un état de servitude qui exclut tout autre soin, est resté dans une profonde obscurité faute de monuments, comment se pourrait-il qu’ils eussent conservé des annales Antérieures, surtout des annales aussi détaillées que celles dès anecdotes de la vie : de Joseph, de son père Jacob et d'Abraham leur souche commune ? Et quand ce point serait accordé, alors qu’Abraham, de leur aveu, naquit Chaldéen, tout ce qui précède cet homme, vrai ou fictif, n’est-il pas un récit chaldéen, uniquement fondé sur les traditions et les monuments des Chaldéens ? <personname w:st="on" productid="la Genèse"></personname> La Genèse , du moins au-dessus d’Abraham, n’est donc pas une histoire juive, mais un monument que les Juifs ont emprunté d’un peuple étranger, qu’ils ont reconnu pour leur aïeul..... Or, comment a pu se faire une telle naturalisation, surtout lorsqu’un article de ce livre paraît contraire à la loi de Moïse ? Voilà un problème absolument inexplicable dans le système des opinions reçues, mais il s’explique naturellement dans le nôtre.

    Le grand-prêtre Helqiah ayant conçu le projet de ranimer la ferveur des Juifs, de retremper leur esprit national, en ressuscitant la loi de Moïse, dut croire que son dessein, ne serait pas assez rempli ; s’il ne publiait que le code des rites et ordonnances des <metricconverter w:st="on" productid="4 livres"></metricconverter>4 livres. C’était la mode alors d'avoir des cosmogonies, et d’expliquer l’origine de toutes choses ; celle des nations et celle du monde ; chaque peuple avait son livre sacré ; commençant par une cosmogonie : les Grecs avaient <personname w:st="on" productid="la Cosmogonie"></personname> la Cosmogonie d’Hésiode ; les Perses, celle de Zoroastre ; les Phéniciens, celle de Sanchoniaton ; les Indiens avaient les Vedas et les Pouranas ; les Égyptiens avaient les <metricconverter w:st="on" productid="5 livres"></metricconverter>5 livres d’Hermès, portés solennellement dans la procession d’Isis, que décrit Clément d’Alexandrie. Helqiah voulant donner aux Juifs un livre qui leur servît d’étendard, et, pour ainsi dire, de cocarde nationale, trouva nécessaire d’y joindre une cosmogonie. L’inventer de son chef eût compromis tout l’ouvrage ; son peuple d’origine chaldéenne, avait conservé plusieurs traditions maternelles ; Helqiah, qui comme Jérémie, son agent, penchait politiquement pour <personname w:st="on" productid="la Chaldée"></personname> la Chaldée de préférence à l’Égypte, adopta avec quelques modifications la cosmogonie babylonienne ; voilà la source vraie et radicale de la ressemblance extrême que l’historien juif, Josèphe, et les anciens chrétiens ont remarquée entre les 11 premiers, chapitres de <personname w:st="on" productid="la Genèse"></personname> la Genèse et les antiquités chaldaïques de Bérose, sans que ces auteurs aient élevé le moindre soupçon de plagiat. Le droit d’aînesse des Chaldéens et l’antiquité de leurs monuments étaient alors trop notoires pour que personne imaginât qu’un peuple aussi puissant, aussi fier de ses arts et de ses sciences que les Babyloniens, eût emprunté les traditions mythologiques d’une petite tribu qu’il regardait comme schismatique et rebelle, et qu’il avait rendue son esclave. Aujourd’hui que par la bizarrerie des révolutions humaines, toute la gloire de Babylone a disparu comme un songe, et que Jérusalem couverte de ruines, de chaînes et de mépris, voit l'univers soumis à ses opinions, il est devenu facile de récuser des témoins qui n’ont plus de représentants, de réfuter des écrits dont il ne reste plus que des morceaux incohérents : cependant, si l’on recueille et confronte ces morceaux, on y trouve encore de quoi persuader tout esprit impartial de l’identité des cosmogonies juive et chaldéenne ; et de faire sentir que le système faussement attribué à Moïse, a été un système commun à beaucoup de peuples de l’ancien Orient, et dont on retrouve des traces jusqu’au Thibet et dans l’Inde.... Nous ne prétendons point approfondir ce sujet, qui serait la matière d’un gros volume ; mais par quelques exemples nous voulons prouver jusqu’à quel point une analyse exacte pourrait porter l’évidence.... Citons d’abord le témoignage de l’historien Josèphe, qui, vu son caractère, est du plus grand poids dans cette question.

     

    CHAPITRE XII.

     Du Déluge.

     

    D’ABORD, dans la défense du peuple juif contre les attaques d’Apion[1], recueillant les témoignages répandus dans les écrits de diverses nations, maintenant, dit-il, j’interpellerai les monuments des Chaldéens, et mon témoin sera Bérose, né lui-même Chaldéen, homme connu de tous les Grecs qui cultivent les lettres, à cause des écrits qu’il a publiés en grec, sur l’astronomie et la philosophie des Chaldéens. Bérose donc, compulsant et copiant les plus anciennes histoires, présente les mêmes récits que Moïse, sur le déluge, sur la destruction des hommes par les eaux, et sur l’arche dans laquelle Noux[2] [Noé ] fut sauvé et qui s’arrêta sur les montagnes d’Arménie ; ensuite, exposant la série généalogique des descendants de Noux, il fixe le temps où vécut chacun d’eux, et il arrive jusqu’à Nabopolassar, etc.

    Ainsi l’histoire de Noé, du déluge et de l’arche, est une histoire purement chaldéenne, c’est-à-dire que les chapitres 6, 7, 8, 9, 10 et 11, sont tirés des légendes sacrées des prêtres de cette nation, à une époque infiniment reculée. Il est très fâcheux que le livre de Bérose ne nous soit point parvenu ; mais la piété des premiers chrétiens le regardant comme dangereux[3], paraît l’avoir supprimé de bonne heure. Josèphe en cite un texte positif sur le fait du déluge, dans ses Antiquités Judaïques, livre 1er, chap. 6.

    De ce déluge, dit-il, et de l’arche font mention tous les historiens asiatiques ; Bérose, entre autres, en parle ainsi : On prétend qu’une partie de cette arche subsiste encore sur les monts Korduens (Kurdestan) en Arménie ; et quelques dévots en retirent des morceaux de bitume, et vont les distribuant au peuple, qui s’en sert comme d’amulettes contre les maléfices. Josèphe continue.... Hiérôme, l’Égyptien, qui a écrit sur les antiquités phéniciennes, en parle aussi de même, que Mnaseas et plusieurs autres. Nicolas de Damas lui-même, dans son livré 96e, dit :

    Au-dessus de Miniade, en Arménie, est une haute montagne appelée Baris ; où l’on raconte que beaucoup de personnes se sauvèrent au temps du déluge, qu’un homme, monté sur un vaisseau, prit terre au sommet, et que longtemps les débris de ce vaisseau y ont subsisté. Cet homme pourrait être celui dont parle Moïse, le législateur des Juifs.

    On voit que Josèphe est loin d’inculper Bérose et les autres historiens, d’un plagiat envers Moïse, qu’il croit auteur de <personname w:st="on" productid="la Genèse"></personname> la Genèse ; qu’au contraire il invoque les monuments chaldéens, phéniciens, arméniens, comme témoins premiers et originaux, dont <personname w:st="on" productid="la Genèse"></personname> la Genèse n’est qu’une émanation ou un pair.

    Quant au détail du déluge, nous les trouvons, 1° dans un fragment d’Alexandre Polyhistor, savant compilateur du temps de Sylla, dont le Syncelle nous a transmis plusieurs passages précieux : 2° dans un fragment d’Abydène, autre compilateur qu’Eusèbe nous représente comme ayant consulté les monuments des Mèdes et des Assyriens[4] ; ce qui explique pourquoi il diffère quelquefois de Bérose, dont le Syncelle l’appelle le copiste, avec Alexandre Polyhistor[5]. Ce que <personname w:st="on" productid="la Genèse"></personname> la Genèse raconte de Nouh ou Noé, ces auteurs le racontent de Xisuthrus, avec des variantes qui prouvent la diversité des monuments antiques, d’où émanaient ces récits. Un tableau comparé des textes sera plus éloquent que tous les raisonnements.

    Monuments chaldéens, copiés par Alexandre Polyhistor, en son second livre[6].

    Xisuthrus fut le 10e roi (comme Noé fut le 10e patriarche) : sous lui arriva le déluge.... Kronos (Saturne) lui ayant apparu en songe, l’avertit que le 15 du mois Doesius, les hommes périraient par un déluge : en conséquence il lui ordonna de prendre les écrits qui traitaient du commencement, du milieu, et de la fin de toutes choses ; de les enfouir en terre dans la ville du soleil, appelée Sisparis ; de se construire un navire, d’y embarquer ses parents, ses amis, et de s’abandonner à la mer. Xisuthrus obéit ; il prépare toutes les provisions, rassemble les animaux quadrupèdes et volatiles ; puis il demande où il doit naviguer ; vers les Dieux, dit Saturne, et il souhaite aux hommes toutes sortes de bénédictions. Xisuthrus fabriqua donc un navire long de cinq stades et large de deux ; il y fit entrer sa femme, ses enfants, ses amis et tout ce qu’il avait préparé. Le déluge vint, et bientôt ayant cessé, Xisuthrus lâcha quelques oiseaux qui, faute de trouver où se reposer, revinrent au vaisseau : quelques jours après il les envoya encore à la découverte ; cette fois les oiseaux revinrent ayant de la boue aux pieds ; lâchés une troisième fois, ils ne revinrent plus : Xisuthrus concevant que la terre se dégageait, fit une ouverture à son vaisseau, et comme il se vit près d’une montagne, il y descendit avec sa femme, sa fille et le pilote ; il adora la terre, éleva un autel, fit un sacrifice, puis il disparut, et ne fut plus vu sur la terre avec les trois personnes sorties avec lui.... Ceux qui étaient restés dans le vaisseau ne les voyant pas revenir, les appelèrent à grands cris : une voix leur répondit en leur recommandant la piété, etc., et en ajoutant qu’ils devaient retourner à Babylone, selon l’ordre du destin, retirer de terre les lettres enfouies à Sisparis, pour les communiquer aux  hommes ; que du reste le lieu où ils se trouvaient était l’Arménie. Ayant ouï ces paroles, ils s’assemblèrent de toutes parts, et se rendirent à Babylone. Les débris de leur vaisseau, poussés en Arménie, sont restés jusqu’à ce jour sur les monts Korkoura ; et les dévots en prennent de petits morceaux pour leur servir de talismans contre les maléfices. Les lettres ayant été retirées de terre à Sisparis, les hommes bâtirent des villes, élevèrent des temples, et réparèrent Babylone elle-même.

    Récit du livre hébreu, <personname w:st="on" productid="la Genèse."></personname> la Genèse.

    Et les dieux (Elahim) dit à Noh : Fais-toi un vaisseau, divisé en cellules et enduit de bitume : sa longueur sera de 300 coudées, sa largeur de 50, sa hauteur de 30. Il aura une fenêtre d’une coudée carrée. Je vais amener un déluge d’eau sur la terre ; tu entreras dans l’arche, toi, tes fils, ta femme et les femmes de tes fils ; et tu feras entrer un couple de tout ce qui a vie sur la terre, oiseaux, quadrupèdes, reptiles : tu feras aussi des provisions de vivres pour toi et pour eux. Noh fit tout ce que Dieu (Elahim) lui avait ordonné : et Dieu (Iahouh) dit encore : Prends sept couples des animaux purs, et deux seulement des impurs ; sept couples aussi des volatiles.... Dans sept jours je ferai pleuvoir sur terre pendant 40 jours et 40 nuits : et Noh fit ce qu’avait prescrit (Iahouh) ; il entra dans l’arche âgé de 600 ans ; et après sept jours, dans le second mois, le 17 du mois, toutes les sources de l’Océan débordèrent, et les cataractes des cieux furent ouvertes ; et Noh entra dans le vaisseau avec sa famille et tous les animaux ; et la pluie dura 40 jours et 40 nuits ; et les eaux élevèrent le vaisseau au-dessus de la terre ; et le vaisseau flotta sur les eaux ; et elles couvrirent toutes les montagnes qui sont sous les cieux, à 15 coudées de hauteur ; et tout être vivant fut détruit ; et les eaux crurent pendant 50 jours ; et Dieu (Elahim) se ressouvint de Noh ; il fit souffler un vent ; les eaux se reposèrent ; les fontaines de l’Océan et les cataractes du ciel se fermèrent, et la pluie cessa ; et les eaux s’arrêtèrent au bout de 150 jours, et le 7e mois, au 17e jour, l’arche se reposa sur le mont Ararat en Arménie, et les eaux allèrent et vinrent diminuant jusqu’au 10e mois ; et le 10e mois au 1er jour, on vit les cimes des montagnes ; 40 jours après (le 10e du 11e mois), Noh ouvrit la fenêtre du vaisseau, et lâcha le corbeau, qui alla volant jusqu’à ce que les eaux se retirassent ; et Noh lâcha la colombe qui, ne trouvant point où reposer le pied (les cimes étaient pourtant découvertes), revint au vaisseau, et après 7 jours (le 17 du 11e mois), Noh la renvoya encore, et elle revint le soir portant au bec une feuille d’olivier ; et 7 jours après (le 24 du 11e mois), il la lâcha encore, elle ne revint plus. L’an 601 de Noh, le 1er du mois, 7 jours après le dernier départ de la colombe, la terre fut sèche, et Noh leva le couvercle du vaisseau, et il vit la terre sèche, et le 27e du second mois, la terre fut sèche ; et Dieu (Elahim) lui dit de sortir avec toute sa famille et tous les animaux ; et Noh dressa un autel et y sacrifia des oiseaux et des animaux purs ; et (Iahouh) Dieu en respira l’odeur avec plaisir, et dit : Je n’amènerai plus de déluge ; et il donna des bénédictions et des préceptes à Noh : ne pas manger le sang des animaux (précepte de Moïse : l’âme est dans le sang) ; de ne pas verser le sang des hommes, etc. ; et il fit alliance avec les hommes ; et pour signe de cette alliance, je placerai, dit-il, un arc dans les nues (l’arc-en -ciel), et en le voyant, je me souviendrai de mon alliance avec tout être vivant sur la terre, et je ne les détruirai plus.... ; et Noh en sortant du vaisseau avait trois enfants, et il se livra à la culture de la terre et il planta la vigne, etc.

    Nous ne transcrivons point le récit d’Abydène qu’Eusèbe a conservé dans sa Préparation évangélique (liv. IX, chap. 12), parce qu’il est infiniment abrégé, et qu’il ne diffère que dans deux circonstances. Dans son récit tiré des monuments mèdes et assyriens, Xisuthrus lâche les oiseaux 3 jours après que la tempête se fut calmée ; ils reviennent 2 fois, ayant de la boue aux ailes et non aux pieds ; à la troisième fois ils ne reviennent plus.

    Ces textes seraient la matière d’un volume de commentaires : bornons-nous aux remarques les plus nécessaires pour tout homme sensé : les deux récits sont un tissu d’impossibilités physiques et morales ; mais ici le simple bon sens ne suffit pas ; il faut être initié à la doctrine astrologique des anciens, pour deviner ce genre de logogriphe, et pour savoir qu’en général tous les déluges mentionnés par les Juifs, les Chaldéens, les Grecs, les Indiens, comme ayant détruit le monde sous Ogygès, Inachus, Deucalion, Xisuthrus, Saravriata, sont un seul et même événement physico-astronomique qui se répète encore tous les ans, et dont le principal merveilleux consiste dans le langage métaphorique qui servit à l’exprimer. Dans ce langage, le grand cercle des cieux s’appelait mundus, dont l’analogue mondala signifie encore cercle en sanscrit : l’orbis des Latins en est le synonyme. La révolution de ce cercle par le soleil, composant l’année de 12 mois fut appelée orbis, le monde, le cercle céleste. Par conséquent, à chaque 12 mois, le monde finissait, et le monde recommençait ; le monde était détruit, et le monde se renouvelait. L’époque de cet événement remarquable variait selon les peuples et selon leur usage de commencer l’année à l’un des solstices ou des équinoxes : en Égypte, c’était au solstice d’été. A cette époque, le Nil donnait les premiers symptômes de son débordement, et dans 40 jours, les eaux couvraient toute la terre d’Égypte à 15 coudées de hauteur. C’était et c’est encore un océan, un déluge. C’était un déluge destructeur dans les premiers temps, avant que la population civilisée et nombreuse eût desséché les marais, creusé des canaux, élevé des digues, et avant que l’expérience eût appris l’époque du débordement. Il fut important de la connaître, de la prévoir : l’on remarqua les étoiles qui alors paraissaient le soir et le matin à l’horizon : Un groupe de celles qui coïncidaient fut appelé le navire ou la barque, pour indiquer qu’il fallait se tenir prêt à s’embarquer ; un autre groupe fut appelée le chien, qui avertit ; un troisième avait le nom de corbeau ; un quatrième, de colombe[7] ; un cinquième s’appelait le laboureur, le vigneron[8] ; non loin de lui était la femme (la vierge céleste) : tous ces personnages qui figurent dans le déluge de Noh et de Xisuthrus sont encore dans la sphère céleste ; c’était un vrai tableau de calendrier dont nos deux textes cités ne sont que la description plus ou moins fidèle.

    Suite d'Examen de la Genèse en particulier

    Notes

    [1] Contre Apion, liv. I, § XIX.

    [2] Ce mot noux est la meilleure orthographe de l’hébreu nouh (Noé), parce que les Grecs n’ayant point l’aspiration h, la remplacent par x, qui est le ch allemand et latin.

    [3] Voyez le Syncelle, pages 38 et 40, ligne 8. Cet auteur cite quelquefois le nom de Bérose ; mais tous les passages qu’il produit, finissant par être rapportés à Polyhistor, Abydène et autres copistes de Bérose, il nous semble que déjà l’original de Bérose n’existait plus.

    [4] Præpar. Evang., lib. IX, cap. 12.

    [5] Nec me fugit Berosum et sequaces ejus Alexandrum Polyhistorem, et Abydenum, etc., page 14.

    [6] Le Syncelle, page 30, semble d’abord tirer ce passage de Bérose ; mais en le terminant, il dit : Voilà ce qu’écrit Alexandre Polyhistor.

    [7] En Égypte ces oiseaux ne quittent pas la maison pendant que le sol est couvert d’eau : quand ils s’absentent, c’est le signe qu’ils trouvent à vivre et que la terre se découvre.

    Posté par Adriana Evangelizt


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